Mardi 14 octobre 2008
Dans mon quartier.
Il fait beau ce matin. La lumière dorée passe entre le toit et les murs de notre maison. Les bruits du quartier sonnent. A coup de pas, des discussions de quelques passants. Des enfants qui jouent, des jacasseries des coqs et des poules.
J’ouvre les volets et la lumière claire du soleil jaune se répand dans notre maison bateau. Notre petite maison de bois échouée sur le bord du canal. J’ouvre la porte.
Le vert et la lumière ! Exubérants ! Les cocotiers, les grenadilles, les arbres crocodiles…. Notre maison regarde l’eau, les cases de bambou et de tôle. Et un brouillard de lumière et de bruits filtrés par l’eau et les arbres. Des sons de paroles, d’activités quotidiennes. La vie.
Il fait beau.
Je prends le petit sentier qui mène à la maison de ma lavandière. Un sac plein de linge sale. Le soleil est toujours là, les poules et les poussins aussi. Le sentier serpente entre les jardins de sable et d’arbustes des maisons du quartier, contournant un arbre, s’infiltrant entre une rangée de palissades de bois, là où se mêlent planches, arbustes et ouvertures béantes sur le jardin ensoleillé des voisins. Vaste espace commun, plus ou moins clos, parfois fleuri, ou coexistent plusieurs maisons de bois et de bambous, une pompe à eau peinte en bleu, des marmites proprement rangées prés de la case « cuisine » et des cordes couvertes du linge de la lessive du matin. Il n’est que huit heures, le quartier est en avance sur moi. Déjà. Le linge sèche. Avec mon linge de huit heures j’ai l’air d’un lève tard… Les enfants sont à l’école. Déjà. Il est huit heures et il en semble onze. Le quartier est matinal. Je le sais. Ce matin à cinq heures il nous le faisait savoir, Chacha et moi entendions à travers les fines parois des murs de la maison ses bruits de marmites, d’enfants courant, ses bruits de volets et d’oies. A huit heures tout est déjà au repos. Charlotte l’a bien vu, quand à 7h00, sur son vélo-pousse-pousse elle voyait l’averse colorée des tuniques des enfants se rendre à l’école.
Huit heures, et ce soleil… Le quartier est vidé. Un homme, sous son chapeau de paille à large bord, ratisse les feuilles et les branchettes dans son jardin de sable et d’arbustes. Une femme semble faire la vaisselle en dansant, dans sa maisonnette en bambou. Sa radio chante. Le Quartier est en vacances. Le labeur est gai ou déjà fini.
J’enjambe la palissade effondrée, matérialisée par trois, quatre branches de ravenala, je traverse la coure dorée, salue les gens assis dans la pénombre de la case de ma lavandière. Madame est-elle là ? Oui me répond-elle en sortant la tête de la porte. Sa tête de vieille souriante. Tout va bien ? Et les nouvelles ? Y’en a pas ? Bon, voila le linge. C’est bon ? Très bien… A demain alors !... Le sac change main et la pénombre fraiche se referme sur le sourire et les tresses de ma lavandière.
Je reprends mon chemin de sable bordé d’arbustes à grosses feuilles, contourne arbres, cases et cours de sables. Je retrouve notre maisonnette au toit pointu de feuilles de ravenala, un toit gras comme de la chaume, la lumière jaune du soleil répondant au rouge et orange nouveau de nos volets, aux fleurs mauves de notre terrasse. Il est huit heures trente.
C’est l’heure d’aller travailler.
Ami, this is a fantastic blog! you are so clever and talented! i re-live madagascar when i see it.
ReplyDeleteIt was an amazing creative journey for me also and love the paintings i did there with absolutely no "art materials" just construction paint, old boards etc....I will always miss it...
I hope your creativity is as wonderful in quebec!
lots of love
Olivia